Itinéraire à vélo aux Philippines

Cet article résume notre itinéraire aux Philippines lors de notre Tour du monde : état des routes ? se déplacer à vélo ? quelles étapes ? et aussi notre passage en quelques chiffres.

  1. Se déplacer à vélo
  2. Notre itinéraire
    1. Nos étapes
      1. Étape 1 sur l’île de Luzon : de Manille aux rizières de Banaue en passant par Baguio et Sagada (438 km / 31h45 de vélo / D+ 5280 m / en 6 jours de vélo)
      2. Étape 2 sur l’île de Luzon : des rizières de Banaue à Manille en passant par Bayombong et San Jose City (360 km / 21h30 de vélo / D+ 2330 m / en 5 jours de vélo)
      3. Étape 3 en ferry : de Manille à Cebu City (25h de ferry, voire 32h) avec 2GoTravel
      4. Étape 4 en ferry : de Cebu City à Bohol (Getafe) avec OceanJet
      5. Étape 5 sur l’île de Bohol : tour de l’île de Getafe à Tagbilaran via Anda (264 km / 16h de vélo / D+ 2190 m / en 4 jours de vélo)
      6. Étape 6 en ferry : de Tagbilaran à Siquijor City avec OceanJet
      7. Étape 7 sur l’île de Siquijor (100 km / 6h30 de vélo / D+ 1140 m / état de la route / en 2 jours de vélo)
      8. Étape 8 en ferry : de Siquijor à Dumaguete avec OceanJet
      9. Étape 9 sur l’île de Negros : trajet de Dumaguete à Bacolod en passant par Cadiz (330 km / 19h de vélo / D+ 1480 m / en 4 jours de vélo)
      10. Étape 10 en ferry : de Bacolod à Iloilo avec OceanJet
      11. Étape 11 sur l’île de Panay, de Iloilo à Roxas (130 km / 8h30 de vélo / D+ 840 m / en 2 jours de vélo)
      12. Étape 12 en ferry : de Roxas City (Panay) à Romblon (Romblon) avec Starlite ferries
      13. Étape 13 sur l’île de Romblon : tour de l’île (50 km / 3h40 de vélo / D+ 690 m / en 1 jour de vélo)
      14. Étape 14 en ferry : de Romblon à San Agustin (île de Tablas) avec Montenegro Lines
      15. Étape 15 sur l’île de Tablas : de San Agustin à Odiongan par le Nord en poussant vers Santa Fe (166 km / 11h30 de vélo / D+ 1590 m / en 6 mini jours de vélo)
      16. Étape 16 en ferry : de Odiongon (Tablas) à Roxas, Dangay port (Mindoro) avec Starlite ferries
      17. Étape 17 sur l’île de Mindoro : de Roxas, Dangay Port à Puerto Galera, Balatero Port (212 km / 13h de vélo / D+ 1290 m / en 3 jours de vélo)
      18. Étape 18 en ferry : de Balatero Port (Puerto Galera, Mindoro) à Batangas (Luzon) avec Montenegro Lines
      19. Étape 19 sur l’île de Luzon : de Batangas à Manille (140 km / 9h de vélo / D+ 1190 m / en 2 jours de vélo)
    2. Quelques chiffres
    3. Et si c’était à refaire ?

Si la carte MyMaps ne s’affiche pas, suivez ce lien.

Se déplacer à vélo

  • État des routes :
    • Globalement dans les grandes villes de l’île de Luzon et Cébu, il y a beaucoup de pistes cyclables mais qui sont en très mauvais état. Pour la réparation de leurs routes et pistes dans les grandes villes, les philippins appliquent la technique du pansement, c’est-à-dire que leurs routes et pistes deviennent une sorte de patchwork de béton (donc parfois assez roulant mais désagréable). Et ces pistes sont squattées par tout type de véhicule rendant la conduite plus difficile voire dangereuse comme les jeepney ou autre.
    • En dehors des grandes routes, les routes sont très bonnes et parfois avec soit une bande cyclable soit une bande scooters/vélos (mais pas toujours, notamment dans les montagnes dans le nord de Luzon)
  • Respect du code de la route : ici, comme en France, on roule à droite. Par rapport aux autres pays d’Asie, il y a beaucoup plus de voitures et les philippins roulent beaucoup plus vite, ce qui n’est pas rassurant pour nous cyclistes. Surtout quand les Jeepneys dans les villes se rabattent régulièrement à droite juste devant nous pour récupérer ou déposer des passagers. Et les véhicules sur notre droite qui n’ont pas la priorité et qui veulent s’insérer sur notre route coupent souvent notre piste cyclable devant nous, nous forçant à des écarts par rapport à cette piste dans une circulation dense. Bref, les villes sont des passages très sportifs et fatiguant à vélo, où il faudra savoir se faufiler et faire preuve de réactivité en permanence pour éviter un véhicule (la palme revenant à Manille). Mais le klaxon sera utilisé avec parcimonie (c’est bruyant mais après le Vietnam ça fait du bien d’avoir moins de klaxons).
  • Fréquentation des routes : le trafic est très dense et il y a beaucoup de voitures. Leurs véhicules sont souvent des grosses voitures ou des camions bien polluants. Les Jeepneys sont omniprésents dans les villes sur l’île de Luzon et dégagent beaucoup de fumée de leur pot d’échappement : ce sont voitures basées sur les anciens véhicules américains de la seconde guerre mondiale et revendus aux Philippins après avoir quitter le pays. On est donc bien loin de nos critères européens sur le rejet des pots d’échappement. La conduite au milieu de ce trafic ne sera pas une partie de plaisir et on sera souvent au milieu des pots d’échappement. Par contre, il existe plusieurs îles où le trafic est correct et tranquille et qui sont un havre de paix pour la conduire à vélo : Bohol, Siquijor, Panay.m sont les îles que nous avons appréciées de traverser à vélo.
  • Problèmes rencontrés : le vélo de Jeep remporte la palme du vélo avec le plus de problème dans un pays. On a atteint les 10 000 km aux Philippines donc certaines pièces s’usent fortement et c’est aussi le pays où on a décidé de changer à la fin notre pédalier et la cassette du vélo d’Estelle (sachant que celle de Jeep avait été changée à la fin du pays précédent)
    • Un camion n’a pas respecté les distances de sécurité par rapport au vélo de Jeep et s’est rabattu au dernier moment. Le rétroviseur de Jeep est tombé (heureusement pas d’incident humain) et a plusieurs brisures.
    • Une crevaison du pneu arrière du vélo de Jeep (beau record : plus de 7 mois à vélo sans crevaison).
    • La patte du dérailleur avant de Jeep qui était complètement tordue (qu’on soupçonne d’être tordue dans un ferry suite au déchargement par des personnels du terminal, donc depuis on ne laisse plus personne transférer nos vélos dedans ou en dehors d’un ferry). On s’en est rendu compte car la chaîne de Jeep toute récente  s’est cassée. On a re-tordue la patte du dérailleur pour essayer de lui redonner sa forme initiale mais cela n’est pas optimal.
    • La roue arrière du vélo de Jeep s’est fendue et on l’a changée (heureusement qu’on l’a constaté dans un magasin de vélo).
    • Le pneu arrière du vélo de Jeep qui a commencé à s’ouvrir en raison d’une supression suite à l’utilisation d’un compresseur. On a changé le pneu mais plus de spare pour la suite.

Notre itinéraire

En début d’article, on a mis la carte de notre itinéraire avec les adresses repérées avant ou pendant le voyage, mais aussi les coups de cœur et hébergements (ou lieux de bivouac).

Vous pouvez également retrouver nos traces gpx jour par jour sur Komoot (jours J208 à J264).

Nos étapes

Notre itinéraire se résume comme suit :

Étape 1 sur l’île de Luzon : de Manille aux rizières de Banaue en passant par Baguio et Sagada (438 km / 31h45 de vélo / D+ 5280 m / en 6 jours de vélo)

En étape 0, on ajoute une dizaine de km entre l’aéroport et le centre de Manille avec une circulation dense.

Sur cette étape, les paysages ne sont pas exceptionnels jusqu’à Atok et on roule sur des routes à forte fréquentation au milieu des pots d’échappement.

La traversée et la sortie de la ville de Manille est assez sportive et fatiguante en raison d’une circulation intense, d’une conduite imprévisible des Philippins et le fait de devoir éviter en permanence de nombreux véhicules (jeepneys, scooters, voitures…). Cette portion épuisante se fait jusqu’à 30 km en sortie de Manille, ensuite la circulation est légèrement moins intense et donc plus fluide. On apprend à prendre une distance de sécurité avec les jeepneys qui se rabattent sur notre piste cyclable lorsqu’ils prennent ou déposent des personnes. On apprend aussi à éviter les voitures qui arrivent sur notre droite et qui automatiquement s’avancent sur notre piste cyclable (tout en évitant les voitures qui sont à ce moment-là sur notre gauche).

La route entre Manille et Angeles est roulante, avec beaucoup de circulation mais sans charme (paysages de fast food, malls et magasins qui s’enchaînent de manière ininterrompue). Entre San Fernando et Angeles, on a même une belle piste cyclable séparée de la route jusqu’à l’arrivée à Angeles où la circulation est plus chaotique.

Entre Angeles et Urdaneta, la route n’a pas de grand charme (toujours pleins de boutiques, restaurants, malls et habitations tout le long). En partant d’Angeles nous tentons une route moins fréquentée proposée par Komoot. Mais dès le début un policier nous interpelle et nous indique que cette route n’est pas safe pour nous car il n’y a pas de panneau autorisant les vélos… Nous devons donc reprendre la highway. On sera dégoûté de se retrouver de nouveau sur une highway avec une circulation dense, anarchique et où on a l’impression de plus risquer notre vie que sur la petite route. Mais la route est roulante jusqu’à Urdaneta et les rencontres avec les locaux sont au rendez-vous.

Entre Urdaneta et Baguio on parvient enfin à prendre de petites routes sympas dans des villages locaux et nos premières rizières apparaissent. La route est un délice, au calme, avec des villages typiques et on admire la vie locale au travers de leur agriculture. On fini par un passage d’une petite rivière peu profonde (sans difficulté mais en ayant pensé à retirer les baskets cette fois 🤣). Après Rosario, on avait planifié de prendre la Kennon road pour rejoindre Baguio. Puis au dernier village avant d’entamer la grosse montée de 29 km jusqu’à Baguio, un cow-boy policier nous indique que les vélos ne peuvent pas passer : il y a un glissement de terrain, seuls les locaux peuvent emprunter cette route et les vans et bus sont interdits. Nous voilà déconfit et en prenant la route vers Pugo, on ajoute 20 km et juste 400 m de dénivelé à ce qui était prévu. On fait demi-tour et on prend une petite route entre Saytan et La Union pour rejoindre la Pugo-Rosario road (proposée par Maps.Me en itinéraire voiture), mais c’est un enfer tellement la route est pentue, nous finissons par pousser nos vélos et nous sommes lessivés par cet effort sous une forte chaleur. Puis nous roulons facilement (avec peu de dénivelé) après le village La Union jusqu’à Pugo. Les paysages de montagnes se font de plus en plus présents. La grosse montée de 33 km commence à Pugo, mais après 6 km de montée, nous calculons qu’avec notre faible vitesse de 7 km/h, nous n’arriverons pas à Baguio avant la nuit (et pour nous hors de question de rouler de nuit avec la circulation intense des Philippines). Jeep s’est donc mis à faire du stop et de suite un camion-remorque vide nous prend et on apprécie fortement ce trajet sur la remorque avec nos vélos et l’assurance d’arriver assez tôt en fin d’aprem pour trouver un logement pour la nuit.

La sortie de Baguio est longue avec une route bétonnée en patchwork, beaucoup de trafic et quelques belles montées-descentes avec des véhicules qui n’ont qu’une envie : te doubler quitte à se rabattre juste devant toi. La route n’est pas particulièrement belle au niveau des paysages. On n’a quasiment pas eu de bande pour vélo et scooters et le parfum de la journée était un joli mélange pot d’échappement et odeur d’engrais (au point d’avoir nos gorges qui piquent). Juste avant Atok, les paysages nous offrent nos premières cultures en terrasses (enfin). Puis, lorsqu’on s’aperçoit que l’hébergement repéré initialement est fermé, on craque pour un stop camion avec nos vélos pour rejoindre Burguias pour gagner 30 km et nous permettre de faire un détour par Sagada le lendemain. Cela marche très rapidement et on est ravi de ce nouveau trajet en camion car nous arrivons dans les nuages (et cette fois nous avons le droit à la cabine avec le chauffeur). Heureusement, juste avant d’entrer dans les nuages, nous avons un beau point de vue sur les montagnes avec leurs multitude de culture en terrasse (de choux, de carottes, de salade, de navet…).

La route entre Burguias et Sagada nous offre enfin de beaux paysages de montagnes (avec le dénivelé qui va bien) avec des cultures en terrasses de plus en plus présentes. La circulation est très tranquille (et nous respirons peu les pots d’échappement). Quand on se rapproche de Sagada, les premières rizières en terrasse apparaissent. Cette étape entre Burguias et Sagada offre surtout de belles montées : 1 montée en quittant Burguias mais avec de beaux points de vue juste avant d’arriver en haut et 1 montée très raide les 11 derniers km avant Sagada. On arrive lessivé sur Sagada après cette dernière montée très pentue (mais en ayant quand même le courage d’aller visiter les cercueils suspendus, 1 petite grotte et 1 petite cascade à notre arrivée sur Sagada).

Entre Sagada et Banaue, on a toujours de très beaux paysages (de plus en plus de rizières en terrasse et une végétation tropicale typique d’une zone en altitude et humide) et très peu de circulation. La dernière montée sera longue (13 km) mais moins pentue. On sera récompensé par l’arrivée sur les rizières en terrasses magnifiques de Banane (dans une belle descente de 22 km).

On s’offre comme repos vélo un trek organisé de 3 jours dans les rizières de Banaue, Cambulo et Batad.

Étape 2 sur l’île de Luzon : des rizières de Banaue à Manille en passant par Bayombong et San Jose City (360 km / 21h30 de vélo / D+ 2330 m / en 5 jours de vélo)

La route se fait facilement entre Banaue et Bayombong car peu de trafic (sauf dans les traversées de ville comme Solano), la route est en bon état et pas mal de descentes au programme (avec quelques montées quand même mais peu raides). En approchant de Bayombong, on a quelques portions de pistes cyclables. Au niveau des paysages, c’est une alternance de commerces, restaurants, d’ateliers de sculpture de bois et à la fin quelques grandes rizières à perte de vue.

Entre Bayombong et San Jose City, le début n’est pas exceptionnel car on enchaîne la traversée de la ville de Bayombong puis de Bambang (ce qui veut dire beaucoup de trafic mais une route en très bon état). Mais on retrouve après les rizières (avec pleins de petits panneaux publicités en plein milieu des champs pour des herbicides, pesticides, engrais…). Ensuite on a un enchaînement de boutiques-ateliers de belles sculptures et objets décoratifs en bois et le clou du spectacle, ce sont les montages aux couleurs magnifiques en mars avec pleins de nuances de verts et marrons. On a du dénivelé entre Bayombong et San Jose (moins de 1000 m) mais peu difficile en raison d’une pente douce (la seule difficulté sera un peu de trafic dans la grande montée sans bande protectrice). Dans la grande descente vers San Jose, c’est facile mais avec encore un peu de trafic (et surtout des véhicules qui roulent plus vite) et à la fin de cette portion on retrouve un enchaînement de boutiques d’oignons, gingembre et ail et quelques beaux paysages montagneux.

Entre San Jose et Jaen (proche de Gapan), cette portion est forte agréable car on évite les highway toute la journée (sans cowboys philippins pour nous dire que la route n’est pas safe 😅 ouf), on est au milieu des rizières et peu de trafic (enfin!). On est interpellé joyeusement par les Philippins tout le long du trajet. La chaleur se rappelle à nous l’après-midi et nous sentons les montagnes (ainsi que leur climat plus frais) s’éloigner de nous. Mais nous sommes ravis d’arriver à Jaen (ville non touristique) où toutes les tentations culinaires philippines caloriques et peu chères s’offrent à nous : Mango Graham, Chicharon, cacahuètes avec un glaçage au sucre et en passant par la case Don Benito’s Cassava Cake pour déguster leur Pichi Pichi, délice philippin sucré. Après tout on fait bien du vélo pour avoir ces moments de craquage de temps en temps (moments de craquage qui vont se répéter ensuite car les Philippines sont un endroit de tentations en termes de douceurs sucrées excellentes).

La partie entre Jaen et Quezon City est simple sur 30 km, mais devient rapidement difficile en raison des routes ou chemins en mauvais état que nous rencontrons. Dans les 25-30 derniers km à l’approche de Quezon City, la circulation s’intensifie de plus en plus au fur et à mesure que les km passent et un peu de dénivelé s’invite à la partie : quoi de mieux que de doubler des voitures dans une belle montée avec des scooters qui essaient de faire de même ? On arrive ainsi lessivé entre les pots d’échappement des Jeepneys, le trafic dingue de Manille, la chaleur étouffante des Philippines et 100 km qui s’afficheront au compteur à la fin de cette journée. Et le soir en arrivant, on voit sur le site de 2GoTravel que notre ferry est avancé à midi au lieu de 20h le lendemain et ne nous permet pas de faire les magasins de vélo pour prévoir les futures pièces de rechange (anticipation qui risque de se transformer en changement catastrophe). Si la compagnie de ferry nous avait prévenu, on aurait viser Manille et non Quezon pour la nuit, ça aurait éviter beaucoup de trafic.

Étape 3 en ferry : de Manille à Cebu City (25h de ferry, voire 32h) avec 2GoTravel

On avait vu pleins de commentaires supers négatifs sur 2GoTravel mais c’est la seule compagnie de ferry qui nous permettait d’aller de Manille à Cebu City en nous évitant un trajet en avion avec une logistique compliquée. On a très vite compris le pourquoi de ces commentaires ! Cette aventure en ferry a été un vrai sketch tellement de choses ahurissantes nous sont arrivés depuis la réservation jusqu’à l’embarquement.

Avant de réserver nos billets, on était allé en boutique 2GoTravel pour demander si on pouvait embarquer nos vélos dans le ferry et accessoirement prendre nos billets. Le personnel de l’agence nous dit qu’on a le droit à 50 kg de bagages  par personne et que si nos vélos et bagages font 50 kg, on peut les emmener (cela tombe plutôt bien). Ils nous disent aussi de réserver nos billets sur internet (au lieu de nous les prendre en agence) et disent qu’il n’existe pas de cabine pour 2 personnes sur le ferry qu’on veut prendre. On découvrira au fur et à mesure que tout ce qu’ils nous ont dit est faux : on réserve sur internet 1 cabine d’état pour 2 personnes (sur leur site, il n’y a que quelques photos, on ne sait pas combien de personnes peuvent être mises dans les différentes cabines, ni ce que contient les cabines). Au port, on découvre qu’on doit payer 200 pesos par vélo pour les emmener en tant que marchandises hors gabarit ainsi qu’une taxe de 105 pesos par personne (non indiquée au moment de la réservation).

Nous avons eu un changement d’horaires de ferry : nous devions partir à 20h mais notre ferry a été avancé à 12h ! Nous n’avions pas été informés par email et heureusement que la veille, nous avons regardé leur bulletin d’informations pour découvrir ce changement. La compagnie 2GoTravel conseille de venir au port 3 à 4h avant, mais dans les faits on est arrivé juste 1h40 avant. Arriver 1h40 avant a été suffisant mais au moins 2h semble bien car ils sont stressants et chacun vous donne une info différente des autres… En effet, cela a été un peu étonnant car leur organisation est compliquée pour accéder au ferry :

  • On va d’abord à un guichet pour imprimer les billets en version papier (alors que sur leur site, il est indiqué que la version électronique suffit). Mais au moins on a le dernier ticket avec les bons horaires. On part 8h avant mais on arrive toujours à la même heure le lendemain : on passe donc d’un trajet de 25h à 32h (heureusement qu’on avait rien réservé comme nuitée pour le lendemain).
  • Ensuite on ressort et on se dirige vers le quai d’embarquement des passagers où on découvre qu’il faut payer les fameux 200 pesos par vélo (pour avoir le précieux sésame qui nous permette de les embarquer : un autocollant…) puis une taxe de 105 pesos par personne (104,50 en théorie mais ils arrondissent à 105). Pendant ce temps, pleins de rabatteurs nous alpaguent pour nous proposer un service payant de chargement de nos vélos (on refuse car on a eu trop de mésaventure précédemment avec ce type de service imposé, malgré le bras d’Estelle qui est douloureux).
  • On embarque dans un semblant d’aéroport qui va être hallucinant pour nous :
    • On doit retirer les bagages et tous les passer dans des machines qui scannent les bagages (mais on peut garder ce qu’on a dans les poches ce qui fait bipper le portique mais personne ne se pose de question). Sincèrement on ne sait pas pourquoi ils nous ont fait scanner nos bagages car on a tout ce qui serait refusé dans un aéroport : des couteaux (pour notre popote), des aérosols (pour nettoyer la chaîne)… Mais on obéit docilement. Et les vélos ? Ils passent au portique aussi, qui se met à bipper mais pas de problème. C’est comme si quelqu’un leur avait dit de tout scanner et ils le font, mais sans savoir pourquoi.
    • On vérifie nos billets mais personne ne vérifie nos identités (alors que c’est marqué sur le comptoir, sur leur site internet…). D’ailleurs dans l’impression des nouveaux billets ils ont inversé le M. et Mme mais c’est à moindre mal.
    • On arrive dans une sorte de salle d’embarquement avec 2 personnes en fauteuil roulant. Et là un cow-boy philippin nous dit d’attendre le bus (on essaie de lui expliquer que c’est absurde avec nos vélos alors que le ferry est à 50 m devant mais il juge que ce n’est pas safe pour nous). Heureusement, quand le fameux bus arrive (bus qui est un bus normal avec des marches pour y accéder), ils comprennent d’eux même que faire monter un fauteuil roulant n’est pas top et qu’il faut y aller à pied. On redemande donc plus fortement à une autre personne qui nous autorise à suivre les personnels s’occupant des personnes en fauteuil roulant, ouf.
    • Devant le ferry, on demande si on peut embarquer directement les vélos directement dans la partie marchandises/conteneurs (c’est-à-dire avec une légère pente facile pour les embarquer). On nous répond bien évidemment non, on nous montre l’escalier de 2 étages et ils insistent pour nous dire qu’il suffit de porter les vélos. Ils nous regardent surpris de retirer les bagages pour les monter au fur et à mesure (car ils ne comprennent toujours pas qu’un vélo + bagages = 50 kg) et ensuite Jeep monte les vélos à vide. Les vélos se retrouvent stockés dans un compartiment marchandises juste à côté de la zone conteneurs qui communique (bref cela aurait été trop intelligent de nous faire passer par la zone conteneurs mais les règles philippines sont les règles 😮‍💨).
  • On arrive tant bien que mal avec tous nos bagages à notre cabine d’état pour 2 personnes qui est vraiment pas mal. On nous demande enfin des papiers d’identité valides pour nous donner la clé de la chambre. Apparemment nos passeports ne sont pas des papiers d’identité 🤣 et heureusement que Jeep avait son permis. Le personnel nous explique que le rideau store doit rester fermé de 18h à 8h du matin (quand il fait nuit). On a surtout l’impression qu’ils ont transposé la règle du hublot fermé dans un avion et qu’ils n’ont pas compris cette dernière (mais ne questionnons pas cette nouvelle règle philippine). Notre cabine est plus grande qu’on se l’imaginait avec télévision, frigo, prise électrique, toilettes et douches privatives (ils ont juste oublié de mettre une cuvette sur les toilettes 🤣, l’eau chaude à la douche et on a la cabine avec une superbe vue à l’avant du bateau avec des restes de peinture sur la vitre). C’est dommage car si on avait su on aurait bien ramené de quoi se faire un apéro pour nos 32 h de ferry.
  • Le reste de la croisière se passera bien et nos conditions seront bien meilleures que les cabines bon marché où les gens sont entassés (sans place pour leurs bagages et où certaines cabines peuvent atteindre plus d’une cinquantaine de lits) et que leur seule zone de vie est la salle repas où c’est karaoké toute la journée (sympa pour ceux qui souhaiteraient fuir leur cabine bondée).

Notre arrivée se passera plutôt bien (ou on se sera plutôt habitué aux règles philippines). On refait la descente du fameux escalier d’au moins 2 étages pour descendre du ferry. Et à notre surprise, le port de Cébu city semble plus safe car on est autorisé à enfourcher nos montures et à sortir par nous même sans escorte.

Étape 4 en ferry : de Cebu City à Bohol (Getafe) avec OceanJet

On avait vu sur Internet, dont 12go.asia, que seule la compagnie Lite Ferries permettait de transporter des véhicules vers Bohol, en arrivant à Tubigon : 4 services par jour – durée du trajet entre 2h et 3h et des départs à 1h, 7h, 13h et 19h pour un prix de 410 pesos hors taxes par personne (trajets retour à 4h, 10h, 16h et 22h). C’est possible de prendre les tickets sur le site internet de Line Ferries mais aucune info pour les vélos… Du coup la veille on va vers le Terminal et on pose la question mais on nous répond qu’il n’y a pas besoin de réserver.

En arrivant le lendemain matin, on demande si c’est possible d’aller directement à Getafe même si Internet nous disait que non pour le transport des vélos… Et le oui l’emporte !

On fait donc la queue à la compagnie OceanJet dans la rue avant le Terminal 1 (pas très organisée car les « seniors citizens » sont prioritaires et autant dire qu’ils ont tous la carte senior…) et on explique bien qu’un vélo n’a pas de moteur… Morale, ok ce n’est pas un scooter, c’est bien un vélo donc ça passe en simple bagage hors gabarit mais impossible de savoir le prix. On paye notre billet de ferry 450 php par personne en tourist or open air class (on a pris tourist en supposant que ce serait plus simple pour les sacoches).

Direction le Terminal 1, on entre et on paye la taxe de 25 php par personne et par vélo aussi. Puis on scanne tous les bagages (contenant tous les objets interdits possibles sauf un pistolet, donc ça passe) et on va faire le check-in puis à côté on paye la taxe des bagages hors gabarits car on a droit à 15 kg seulement. On paye un forfait de 150 php par vélo sans savoir le poids (et un couple d’ami 3 semaines après est passé à 500 php pour 1 tandem avec le forfait 20 kg : bref on a l’impression de payer à la tête du client et surtout en fonction de sur qui on tombe). Heureusement, autant c’était le bazar au comptoir des billets, autant le temps perdu là-bas permet de fluidifier la suite donc pas d’attente (on se rassure comme on peut sur l’organisation locale).

Bilan : moins d’une heure (40 minutes) pour la totalité et 650 php par personne avec vélo et taxes incluses.

Étape 5 sur l’île de Bohol : tour de l’île de Getafe à Tagbilaran via Anda (264 km / 16h de vélo / D+ 2190 m / en 4 jours de vélo)

Bohol possède des routes en excellent état et une circulation assez faible (à l’exception du centre de Tagbilaran). C’est une île fort agréable pour faire du vélo. Première fois que cela nous arrive mais notre application Komoot a sous-estimé le dénivelé de toutes nos journées de vélo sur Bohol (faible sous-estimation).

La première journée sur Bohol entre Getafe et Ubay est un vrai bonheur : fini le trafic intense, fini l’air qui sent en permanence le pot d’échappement et bonjour les véhicules qui roulent plus tranquillement nous faisant nous sentir plus en sécurité. Au cours de cette journée on a la moitié du temps une bande scooters/vélos (mais même sans elle on ne se sentira pas en danger). Et le paysage d’une île s’offre à nous avec ses cocotiers, ses premières maisons/boutiques en bois typiques et la découverte d’une autre culture (avec les premiers mots à apprendre pour mieux s’immerger). Au niveau vélo ce n’est pas difficile mais un peu coupe pattes avec des montées et descentes (pas très hautes ni pentues mais un bel enchaînement).

La deuxième journée entre Ubay et Anda est un délice : on emprunte une petite route la plus à l’Est et on se retrouve sur une superbe route avec peu de circulation et des villages avec de charmantes petites maisons en bois. On est toute la journée salué chaleureusement par les Philippins. On fera un petit détour vers un magnifique point de vue « BENLIW DAM (Small Reservoir Irrigation Project) » sur Google Maps et on est ravi du paysage malgré la pluie qu’on s’est pris hélas le matin. On aurait voulu aussi faire l’autre beau point de vue sur la route (« Pearl of the Ocean » sur Google Maps : 20 php l’accès par adulte et 10 par enfant) mais le mauvais temps nous dissuade pour cet arrêt. C’est vraiment une portion qu’on vous recommande pour s’immerger dans la vie philippine et dans de magnifiques paysages. Niveau difficultés, c’est pas mal de montées et descentes assez coupes jambes et surtout 2 montées assez raides à la fin de cette portion.

Entra Anda et Batuan (Chocolate hills), la route est toujours très bonne, agréable et on a un peu plus de dénivelé mais de faibles pentes (si on trace bien son parcours car la trace initiale proposée par Komoot par par de gros pics). Donc c’est assez roulant et facile.

Entre Batuan et Tagbilaran, en passant par la cascade de Camugao, le Philippine Tarsier Sanctuary et la grotte Kangcaramel : cette étape se passe très bien avec toujours de beaux paysages tout le long et assez changeant. Ce sera une journée riche en visites. La seule déception sera notre arrivée à Tagbilaran et la société de ferry Lite Ferry qui nous propose des tarifs élevés (en comparaison des autres compagnies) pour un trajet plus long. Ce n’est pas grave on choisit une autre compagnie le lendemain et on maximise notre temps de sommeil.

Étape 6 en ferry : de Tagbilaran à Siquijor City avec OceanJet

Il y a 2 compagnies qui proposent ce trajet :

  • Lite ferries : 1 à 2 départs par jour de Tagbilaran et arrivée à Larena (10h et 20h – durée entre 2h30 et 3h) : tarif en direct 475 PHP par personne (identique sur leur site internet) + 660 pesos par personne
  • OceanJet : 2 départs par jour de Tagbilaran et arrivée à Siquijor city (7h30 et 15h20 – durée entre 1h40 et 2h) : tarif en direct 800 PHP par personne (identique sur leur site internet + théoriquement 180 PHP par vélo, à payer au port en bagage hors gabarit. Assez surprenant au port, personne ne veut encaisser l’argent pour nos vélos… Ce sera la surprise au niveau du bateau mais on ne contrôle même pas nos tickets… Donc un transport de vélo gratuit.

Il faut bien sûr ajouter la taxe portuaire de 30 PHP par personne (cette fois on ne paie pas de taxe portuaire pour nos vélos).

Étape 7 sur l’île de Siquijor (100 km / 6h30 de vélo / D+ 1140 m / état de la route / en 2 jours de vélo)

Arrivée à la ville de Siquijor, direction San Juan, la ville regroupant la plupart des activités et hébergements. L’île est très petite et le tour de l’île fait environ 80 km avec du dénivelé. Mais on était plus dans un objectif de faire les activités principales (plongée, quelques cascades et plages) donc nous avons roulé entre Siquijor city, San Juan, les chutes de Cambugahay et la rivière souterraine de Sambulawan.

Initialement on pensait arriver à Larena donc faire le tour ce qui aurait permit de visiter d’autres points d’intérêts sans ajouter des kilomètres supplémentaires pour faire des allers-retours.

Étape 8 en ferry : de Siquijor à Dumaguete avec OceanJet

Avec la compagnie OceanJet ferry, il y a 4 services par jour (durée du trajet de 40 min et des départs à 6h00, 10h00, 12h00 et 18h00 pour 350 pesos par personne) – infos des horaires ici. La taxe du terminal est de 14 PHP par personne (à payer en plus du billet) et il faut compter 100 PHP par vélo.

Cette fois la machine de scan des bagages ne fonctionnait pas et donc on passe le vélo d’Estelle avec ses bagages accrochés directement dans le portique pour les humains… Jackpot, cela sonne fort et la machine ne semble plus s’arrêter 😂. Après avoir mis leur portique en rade, ils laissent passer le vélo de Jeep sans aucun contrôle.

Le trajet se passera dans les temps et on sortira côté piéton sur nos vélos.

Étape 9 sur l’île de Negros : trajet de Dumaguete à Bacolod en passant par Cadiz (330 km / 19h de vélo / D+ 1480 m / en 4 jours de vélo)

On avait voulu faire cette île non touristique pour partir à la découverte d’une île plus authentique et d’une vie plus locale. Notre erreur a été de prévoir peu de jours sur place et de ne pas se poser à certains endroits pour par exemple profiter d’une plage où faire une cascade. Car sur notre itinéraire côtier il y avait vraiment peu d’activités mais peut-être qu’une bonne alternative aurait été de faire 2 journées farniente sur l’île de Sipanay en face de San Carlos. En revanche, on a rencontré un couple génial via Warmshowers à Dumaguete, parfait pour découvrir quelques lieux ou pour faire un point sur le vélo grâce à son atelier.

Negros est une île qui cultive la canne à sucre notamment pour le sucre de canne et le rhum (le célèbre rhum philippin Tanduay).

Ce trajet a des routes en très bon état qui varient entre 1 ou 2 voies (il y a des travaux partout et dans les prochaines années, toutes les routes principales devraient se retrouver à 2 voies, ce qui sera top à vélo). Notre GPS Komoot a de nouveau sous-estimé le dénivelé sur cette île (mais rien de difficile si on reste proche de la côte).

Le trafic à Dumaguete est dense et demande d’être toujours alerte (donc plus fatiguant) comme dans toute grande ville. Au départ de Dumaguete, on a longé un peu le borde de mer (sans coin de plage), puis rapidement on s’est retrouvé un peu plus dans les terres au milieu des champs de canne à sucre. On rejoint ensuite le bord de mer jusqu’à San Carlos. La partie entre Ayungon et San Carlos est vraiment la plus jolie en termes de paysages, entre la mer, la mangrove, les petits villages de pêcheurs et les vendeurs de balais en paille typiques sur le bord de la route.

Après San Carlos, on traverse des champs de canne à sucre pendant 2 jours jusqu’à Bacolod. En Mars c’était la saison de la récolte et on a donc croisé beaucoup de camions chargés à bloc de canne à sucre avec le coup de klaxon qui veut toujours dire « fait moi de la place rapidement ». C’est toujours un peu stressant de croiser des camions de canne à sucre et encore plus les bus qui roulent à fond. Mais cela reste correct en termes de densité de trafic et la seconde voie nous protège. Bien sûr l’arrivée à Bacolod se fait dans une circulation de plus en plus dense, comme toute grande ville.

Étape 10 en ferry : de Bacolod à Iloilo avec OceanJet

Pour se rendre au port, il y a un passage d’inspection des véhicules à l’entrée et on découvre encore une nouvelle règle locale qui va nous faire enrager : on n’a pas le droit de passer par la route, il faut qu’on prenne le chemin piéton étroit et caillouteux pour ensuite reprendre la même route 10 m plus loin. Et en plus le personnel de sécurité essaie de nous expliquer que ce n’est pas safe pour nous de faire ces 10 m sur la route car il y a des voitures…

Il existe plusieurs compagnies maritimes pour se rendre de Bacolod à Iloilo : OceanJet, Weesam (horaires disponibles sur leur page Facebook), Montenegro lines. Et donc un large choix d’horaires.

Pour notre part, on a encore choisi OceanJet et prit les billets directement sur place car c’est souvent la compagnie la moins chère pour transporter nos vélos (même quand ils n’oublient pas de nous faire payer le billet vélo 😊). Le trajet dure 1h quand ils n’ont pas de retard. Ils ont 4 départs par jour (sauf en cas de jour férié où il y a moins de bateaux) : à 5h45, à 8h50, à 13h et à 16h.

En tout, on en a eu pour 590 PHP par personne = 550 PHP + 40 PHP de frais de terminal. On ne nous a rien demandé pour les vélos.

On a le droit au même rituel : décrochage des sacoches de vélo pour les passer à la machine qui scanne les bagages (sacoches qui contiennent toujours pleins d’objets interdits mais jamais détectés). Et le passage du vélo au portique pour les humains, ce qui fait bien sûr tout sonner. L’arrivée se fait sans problème à Iloilo.

Étape 11 sur l’île de Panay, de Iloilo à Roxas (130 km / 8h30 de vélo / D+ 840 m / en 2 jours de vélo)

Pour notre traversée de Iloilo, on choisit de longer l’esplanade qui est dans les activités recommandées pour découvrir un peu cette ville. L’esplanade est une zone piétonne et cycliste, qui est super bien aménagée en bord de mer. Par contre, cette esplanade n’est pas ombragée et on ne croise personne sauf quelques pêcheurs sur les bords de l’esplanade.

Afin de faire une pause vélo et de gagner quelques jours pour profiter des prochaines îles, on décide de tracer sur l’île de Panay jusqu’à Roxas city. On reste donc seulement 2 jours : de Iloilo à Roxas City en passant par Passi. Même si l’idéal aurait été de longer la côte Ouest pour visiter les rizières en terrasses bien moins touristiques que celles de Banaue.

Sur cette étape rien d’exceptionnel : la route est toujours très bonne, on a quasiment tout le temps une 2 voies qui nous protège et le trafic est correct mais se densifie légèrement en approchant Roxas.

Entre Iloilo et Passi, les maisons en bambou changent légèrement par rapport aux îles précédentes avec un tissage différent et les clôtures en bambou font leur apparition. À Passi, on est agréablement surpris par la parade pour le vendredi saint : messe sur grand écran sur la place publique car l’église est bondée avec pleins de street food tout autour (donc possibilité d’assister à la messe avec son soda bleu fluo et ses brochettes frites 😂). Puis à la fin de la messe, il y a un énorme défilé avec pleins de scènes relatives à Pâques (et on se dit que Passi n’est qu’une petite ville). Niveau vélo, entre Iloilo et Passi, la distance est plus petite que d’habitude et avec très peu de dénivelé donc facile (mais nos corps commencent à en avoir besoin).

Entre Passi et Roxas City, il n’y a rien de particulier niveau paysage. Mais en approchant du bord de mer en direction du port (histoire de prendre les tickets de ferry du lendemain), on se trouve à proximité de bassins ostréicoles et les stands d’huîtres (en plein soleil) font leur apparition sur notre trajet. On termine ensuite par un immense et très beau village de pêcheurs. La route est toujours excellente mais avec un peu plus de dénivelé (et beaucoup de montées descentes).

Étape 12 en ferry : de Roxas City (Panay) à Romblon (Romblon) avec Starlite ferries

Il n’y a qu’un ferry les mercredis, vendredis et dimanches effectuant la liaison directe de Roxas (port de Culasi, île de Panay) à Romblon Romblon et c’est géré par Starlite ferries.

Le trajet dure 8h avec un départ à 13h. Le billet coûte 1200 PHP par personne en place assise (siège inclinable) ou 1400 en classe touristes (couchette) et il faut ajouter 30 PHP de taxes au terminal et 500 par vélo.

Le seul vrai point négatif c’est que même sur leur propre site internet le trajet n’existe pas… Et en posant la question de la date du ferry, ils nous avaient répondus qu’il y en avait un par jour mais finalement c’est 3 par semaines… Difficile de leur faire confiance lorsqu’on cherche un simple renseignement car ils ne vérifient réellement que lorsque vous êtes sur place pour acheter un billet.

Étape 13 sur l’île de Romblon : tour de l’île (50 km / 3h40 de vélo / D+ 690 m / en 1 jour de vélo)

Le tour de l’île peut se faire avec 2 routes : la grande route traversante au centre de l’île ou la route du bord de mer côté Est (il y a pas mal de portions de chemins sur cette route mais ça reste agréable à vélo). De l’autre côté, il n’y a qu’une route côté Ouest et c’est la principale avec les plus belles plages, restaurants…

Depuis la ville de Romblon, il est possible de rejoindre la plage de Bonbon beach en moins de 5 km (10 km pour l’aller retour).

Nous avons choisi de faire le tour complet par la route à l’Est en bord de mer. On commence donc par une montée par trop raide en longeant les sculpteurs de marbre puis on rejoint la côte Est avec des petits arrêts pour profiter du paysage. En arrivant au Sud, à Sablayan, il est possible de remonter 1 km sur la route centrale afin d’accéder à la Kipot River (en passant par une propriété privée, 30 php par personne, à voir s’il est possible d’y accéder autrement).

Juste après la Kipot River, sur la route principale et en face d’une école, se trouve l’une des rares cantines du bord de mer pour la pause midi (en dehors des nombreux resorts de la côte Ouest).

On termine en remontant la côte Ouest avec de la bonne route (quelques rares portions en chemin ou en travaux) où se trouvent quelques plages sympa, dont la fameuse Bonbon beach, gratuite avant 16h, offrant un lieu des plus paradisiaques !

Étape 14 en ferry : de Romblon à San Agustin (île de Tablas) avec Montenegro Lines

Sur place, juste en face de l’entrée du port, il y a un bureau de Montenegro Lines qui propose un ferry par jour, départ à midi, pour San Augustin Tablas, durée 1h.

Le prix total est de 95 php par personne : 80 pour le ticket et 15 de taxes. Le transport des vélos est gratuit.

Étape 15 sur l’île de Tablas : de San Agustin à Odiongan par le Nord en poussant vers Santa Fe (166 km / 11h30 de vélo / D+ 1590 m / en 6 mini jours de vélo)

Afin de profiter de cette superbe île et se reposer, on a fait plusieurs étapes :

  • Jour 1 : le ferry arrivant vers 13h à San Agustin, ça laisse le temps de rejoindre Calatrava en 16 km pour se renseigner au port et passer la nuit. Le but : faire une journée de Island Hopping sur la pointe Nord de l’île. Cette étape est assez facile jusqu’à une belle montée à mi-chemin (pas difficile mais elle est arrivée pour nous en pleine après-midi sous une forte chaleur).
  • Jour 2 : au retour du bateau à Calatrava, petite douche à l’hôtel et départ vers les resorts au Nord de San Andres pour seulement 14 km, sans difficulté (peu de dénivelé) et on longe quelques rizières avant d’arriver sur la belle plage de San Andres.
  • Jour 3 : 45 km pour rejoindre Looc afin de faire 2h de snorkeling dans le Fish Sanctuary le lendemain. Les 26 premiers km jusqu’à Odiongan se passent sans difficulté avec de la bonne route et quasiment pas de dénivelé. Par contre les 21 km suivants se font avec un peu plus de dénivelé et pas mal de montées-descentes coupes jambes jusqu’à Looc (mais avec toujours de la bonne route)
  • Jour 4 : 27 km après le snorkeling à Looc pour rejoindre Pili beach divers sous Santa Fe pour faire une plongée le lendemain. Les 20 premiers km sont sur une route principale avec de belles montées à faible pente et des descentes sur une route parfois détériorée par tronçon. Les 7 derniers km se méritent car on va enchaîner les montées et descentes assez raides.
  • Jour 5 : 43 km après la plongée pour rejoindre Binucot beach et y rester 2 jours de repos bien mérités 😎 (si c’était à refaire, on aurait pu rester 1 jour à Pili beach histoire d’éviter de faire 43 km après la plongée car c’est éprouvant). Et là on connaît bien la portion de la route jusqu’à Looc : 7 km avec des montées et descentes bien pentues, puis 20 km avec quelques montées avec faible pente et quelques tronçons de route détériorée. Puis les 16 km restant se font avec quelques montées et descentes assez douces, puis une montée plus longue mais peu pentue donc sans difficulté particulière.
  • Il ne reste que 19 km pour rejoindre Odiongan de sorte à rejoindre Mindoro en ferry (sans difficultée : quelques montées et descentes mais peu pentues).

Globalement la route principale faisant le tour de l’île est très bonne sauf entre Odiongan et Looc car une route plus directe a été créé. Il y a peu de circulation, même dans les « grandes » villes (car elles sont petites et sympa !). Il y a quelques petites portions de chemins mais jamais en trop mauvais état, sauf une portion à éviter : pour rejoindre notre hébergement à San Andres depuis la route principale, on aurait dû passer par la route en bon état côté Sud, car l’arrivée par le Nord, plus logique de prime abord, est un chemin difficile.

En sortant de la Circumferential Road, l’état devient plus hasardeux mais ça reste passable. Et la portion entre Looc et Santa Fe a quelques tronçons détériorés mais rien d’insurmontable.

Étape 16 en ferry : de Odiongon (Tablas) à Roxas, Dangay port (Mindoro) avec Starlite ferries

Départs uniquement le :

  • Mercredi et dimanche à 15h, durée du trajet 2h, prix 690 pesos par personne avec Starliteferries qu’on peut contacter par téléphone pour réserver/infos par Messenger ou 0950 465 1897 ou 0926 071 0381. On les a contacté pour avoir des infos mais pas besoin de réserver à l’avance, venir 1h avant suffit. Le transport du vélo est gratuit
  • Mardi et vendredi à 19h, durée 2h avec Montenegro Lines. Pas besoin de réserver, venir 1h avant au moins. 696 php par personne et 435 par vélo.

Dans les 2 cas, la taxe du terminal est de 15 php par personne. On a fait la traversée un mercredi et ça tombe bien du point de vue économique car ici, contrairement au trajet d’avant, c’est avec Starlite que le vélo est gratuit. Et toujours aucune info sur les sites internet, on s’est rendu sur place quelques jours avant puisque c’était sur la route mais seul Montenegro était ouvert… et on a contacté Starlite par Messenger.

Étape 17 sur l’île de Mindoro : de Roxas, Dangay Port à Puerto Galera, Balatero Port (212 km / 13h de vélo / D+ 1290 m / en 3 jours de vélo)

Mindoro est une île incroyable pour les cyclistes grâce à la Mindoro Bikers Community (MBC). Si vous avez un quelconque besoin, contactez les sur Facebook/Messenger ! Ils n’hésiteront pas à vous aider et il est fort probable que des cyclistes de cette commauté vous accompagnent sur certaines étapes dès lors que vous faites appels à eux.

La 1ère étape entre Roxas et Socorro est très facile car super plate avec de longues lignes droites, une seconde voie toujours disponible pour nous et une circulation correcte (sans une fréquentation intense). Le paysage est une alternance continue de villages avec de temps en temps des parcelles de rizières donc rien d’exceptionnel côté paysage mais ça reste très sympa.

En revanche, d’un point de vue humain, un premier cycliste a roulé quelques kilomètres avec nous et a prévenu la MBC. Quelques minutes après, Nikko, le leader de la MBC est venu à notre rencontre pour savoir si on avait un quelconque besoin. Très sympa mais on n’avait pas forcément de besoin à ce moment là… Mais c’était aussi l’occasion pour que de nombreux jeunes cyclistes rencontrent des voyageurs à vélo, et là, c’est devenu complètement fou ! Des jeunes nous ont accompagné à vélo tout au long de l’île et ont prévenu les cyclistes de Batangas et Manille pour la suite.

Nous avons ensuite fait 2 autres étapes : de Socorro à Calapan, puis de Calapan à Puerto Galera, où on a roulé un petit peu plus pour rejoindre Aninuan beach un soir et Sabang le second. La route est globalement bonne et il y a quelques points de vue sympa à faire comme le Lac de Naujan, la Punta Ilag et la cascade de Tamaraw visible depuis la route.

L’île est très sympa et authentique. Même Calapan qui en est la capitale est petite et agréable à visiter.  Nous avons eu de super bonnes routes, avec bien souvent une seconde voie qui nous protégeait bien des autres véhicules. Au niveau du dénivelé, il se concentre principalement au Nord de Mindoro (avec des pentes douces). Une nouvelle route est en train de se terminer au nord et permettra de relier Abra de Ilog à Puerto de Galera (la route actuelle est non pavée mais ce fait bien selon les communautés de cyclistes locales).

Nous avons rencontré une hospitalité hors du commun de la part des cyclistes de l’ile qui en ont fait une expérience inoubliable. Ce qui nous donne bien envie de revenir dans le futur pour faire le tour complet avec les cyclistes de la Mindoro Bikers Community.

En revanche Puerto Galera et Sabang sont très touristiques et de nombreux occidentaux y vivent ce qui fait que les prix ne sont pas les mêmes… On vous conseille la plage de Aninuan (qui possède moins d’infrastructures touristiques donc plus proches des locaux et qui est une magnifique plage loin des jets skis, des bouées tractées et parachute ascensionnel de White Beach). Et pour Sabang, c’est un coin réputé pour la plongée (sympa sur une journée mais rien ne sert de s’y attarder).

Étape 18 en ferry : de Balatero Port (Puerto Galera, Mindoro) à Batangas (Luzon) avec Montenegro Lines

Il y a plusieurs compagnies possibles :

  • Montenegro Lines avec 4 départs par jour : départ en fastcraft (durée du trajet 45 min) à 7h15, 12h00 et 15h15 / départ en roro (= ferry et durée du trajet de 1h45) à 14h00. Le trajet en roro coûte 425 PHP par personne et en fastcraft 612 PHP par personne. On a choisi le roro car on était certain de pouvoir transporter nos vélos dedans (et que l’horaire était parfait pour nous). Le transport du vélo coûte 298 PHP par vélo (mais avec une erreur en notre faveur on a payé 198 PHP… On apprécie de plus en plus les compagnies de ferry philippines).
  • Island Water avec 2 départs par jour (uniquement en fastboat et durée de 45 min) : à 11h et 15h. Le trajet avec cette compagnie coûte 620 PHP par personne et 310 PHP par vélo.
  • Galerian Water Transport Services (uniquement en fastboat et durée de 45 min) : à 6h, à 10h et à 14h30. Le trajet coûte 600 PHP par personne (et prix du vélo non demandé).

L’embarquement s’est super bien déroulé : on est arrivé à l’entrée du port et un policier nous a indiqué d’aller directement voir un mini kiosque extérieur qui a contrôlé nos tickets et nous a fait embarquer directement. Résultat, on n’a pas eu de scan des bagages et on a oublié de payer la taxe terminal. Bref, un dernier trajet en ferry tout en beauté (aucune complication, des rencontres et échanges sympas avec d’autres voyageurs du ferry et le tout, moins cher que prévu).

Étape 19 sur l’île de Luzon : de Batangas à Manille (140 km / 9h de vélo / D+ 1190 m / en 2 jours de vélo)

Dès Batangas, on sent notre retour sur l’île de Luzon avec un trafic plus important que sur les autres îles. À Batangas, les Jeepneys sont de retour pour nous rappeler au travers de leur conduite qu’ils sont prioritaires et n’hésitent pas à couper la route devant nous.

Entre Batangas et Tagaytay, il y a une petite montée bien pentue mais courte juste après Agoncillo et une très longue montée de 12 km moins pentue juste avant Tagaytay. Mais ce sont les 2 seules difficultées de cette étape. En effet, juste après Tagaytay, on descend avec une faible pente jusqu’à Manille pendant au moins 40 km. Mais une trentaine de km avant Manille, on se retrouvera avec une circulation intense à jouer des coudes pour se faufiler entre les voitures et jeepneys.

Le principal intérêt de cette étape est les différents points de vue sur le volcan Taal (une île dans un lac dans une île dans un lac dans une île !) que nous avons décidé de contourner par l’ouest : on a apprécié le point de vue depuis San Nicolas, et ensuite les autres points de vue donnent de bons spots pour voir le volcan mais on découvre avec déception la multitude de déchets qui baignent dans le lac. Avant le village de Laurel, on a de nouveau quelques points de vue avec moins de déchêts visibles (mais toujours présent), puis la montée vers Tagaytay nous éloigne fortement du volcan mais avec quelques percées sympas sur le lac autour du volcan. Ensuite, c’est une enfilade de mall, de restaurants, de fast-food et autres commerces jusqu’à Manille (sans grand charme).

Enfin, on s’ajoute une trentaine de km dans Manille pour visiter le centre et faire réviser le vélo avant de le démonter…

Quelques chiffres

  • Nombre de jours : 59 jours dont 31 étapes de vélo
  • Nuits : 50 nuits à l’hôtel, 6 nuits chez l’habitant ou via Warmshowers, 1 nuit dans un ferry et 1 dans l’aéroport
  • Distance parcourue : 2375 km
  • Dénivelé positif : D+ 18 590 m
  • Temps passé sur la selle : 154h
  • Des incidents ou casses de matériels ?
    • 1 crevaison
    • 1 dérailleur avant tordu ayant cassé une chaîne (1 maillon rapide changé)
    • 1 pneu éclaté à cause d’un surgonflage
    • À la fin on change nos pédaliers car les plateaux sont bien usés…

Et si c’était à refaire ?

Si on devait recommencer, on choisirait mieux les îles où l’on veut rester et en y restant plus longtemps (donc faire moins d’îles mais de manière plus approfondie). Le trajet à vélo pour aller faire les rizières de Banaue était long et pas franchement exceptionnel : si c’était à refaire, on ne ferait pas Luzon mais on ferait plus longtemps l’île de Panay qui possède des rizières peu touristiques (et on organiserait un trek plus authentique directement avec les locaux). Les îles qu’on a adoré (et notamment à vélo) sont Bohol, Siquijor, Romblon Romblon, Tablas et Mindoro. Pour Negros, notre itinéraire n’était pas le mieux en termes de diversité de paysages et on aurait pu l’améliorer en faisant un passage par les montagnes et se poser 1 ou 2 jours sur l’île de Refugio (face à San Carlos).

Les Philippines sont immenses, nous n’en avons exploré qu’une petite partie et cela nous a vraiment convaincu de revenir dans le futur. Et dans ce cas, on aurait bien envie de découvrir Sibuyan et on a entendu beaucoup de bien de Palawan, Coron, Camiguin voire Boracay (mais nous connaissant on en ferait qu’une ou deux car ces îles sont trop touristiques et on aime beaucoup les lieux non touristiques au sens international et donc plus authentiques). Sans oublier les nombreux volcans à découvrir (dont le Mayon qui nous tente bien). Bref, la prochaine fois qu’on reviendra ce sera encore des choix à faire…

Les Philippines sont vraiment un magnifique pays qui se découvre super bien à vélo (à l’exception peut-être de Luzon et en particulier Manille).

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